Le 22 octobre dernier se tenait la 1ère édition du marathon du P’tit train du nord, soit un aller simple de Val David à Saint-Jérôme. En effet, c’est long, selon ma montre, long de 42,56 km. C’était ma première participation à l’épreuve marathon, je saisis maintenant pleinement pourquoi on appelle ça une épreuve ! Je vous invite donc à revivre ce jour avec moi. Premièrement, c’est un sentiment d’ambivalence qui me reste après avoir relevé ce défi. Plein d’interrogations que je ne cherche pas tant à réponde. Parce que ça ne sert à rien de suranalyser la chose, qui est déjà du passé et laquelle je juge avoir bien géré. Pour laquelle, je n’ai pas de regret. Aurais-je pu faire mieux, avoir un chrono plus reluisant ? Bien sûr, mais à quel prix ? J’ai rapidement, en fait, après 15 km, pris la décision de sacrifier les chiffres pour essayer de faire durer le plaisir. Pas dans le sens de prendre mon temps pour faire durer la chose, mais afin de garder le plaisir présent le plus longtemps possible. Il s’amenuisera bien assez rapidement, laissant la douleur prendre trop de place. Comme j’aborde le sujet, sachez que pour moi la course, c’est comme l’allaitement, étrange, je sais, je vais préciser, si ça fait mal, c’est pas normal. Très peu pour moi le No pain no gain. Parlez-moi de détermination, de persévérance, d’effort, de sortir de sa zone de confort, d’accord, je vous suis et j’abonde dans ce sens. La douleur, la souffrance, je passe, ça ne me dit rien. Le plan à la base, c’était de suivre un lapin. Soit celui de 4 h 15. Une amie de course en plus ! Puis, elle a échangé son lapinage avec celui de son futur mari. Alors, je me suis dit, je pars avec lui et finirai peut-être avec elle si jamais le besoin de ralentir est là. Ça me sécurisait. Je savais le corps prêt grâce au plan personnalisé suivi presque religieusement et à un super suivi, merci à mon coach Mike Morin. Puis après avoir gambadé 8 h et des poussières à la Chute du diable, je savais que le mental avait aussi eu son entraînement. Alors, ne restait plus qu’à mettre un pied devant l’autre et bien veiller à ne pas me déshydrater. Je n’ai jamais suspecté la visite sournoise des douleurs des chevilles jusqu’aux cuisses, et ce, très tôt dans la course, soit dès la moitié. Jamais par le passé, pas même lors de mon 30 km fait à un très bon rythme, ces sensations n’avaient été du rendez-vous. Je n’avais pas connu non plus de lendemain à marcher carré. J’en suis très reconnaissante, mais je n’étais pas préparée à ça, tant mieux en fait ! Le plan a finalement pris le bord très rapidement. Je me suis laissé aller au dénivelé négatif dès le début et ai semé mon lapin. J’ai poursuivi seule et il me dépassa dans la 2e moitié du parcours. Comme le fit aussi mon amie. Mais c’était très correct comme ça. Je n’avais pas envie de m’imposer une vitesse et d’y laisser le plaisir et de terminer en serrant la mâchoire. Je crois que mon ambivalence vient du fait que je m’attendais à vivre un high à la ligne d’arrivée. Un sentiment de dépassement et de fierté comparable à peu de chose et rarement vécu. Comme c’était présent à mon 1er demi-marathon (mais pas aux 3 suivants) et qui m’avait aussi visité lors de ma course de 30 km en septembre. Mon marathon, ce défi de taille, se clôturerait sûrement de la même façon, non ? Eh bien non, rendez-vous manqué. Ce sentiment a dû rester quelque part sur la piste avec mes jambes, avant qu’elles commencent à se remplir progressivement de plomb, près du lac où un kayakiste nous observait déambuler paisiblement au soleil levant dans un léger brouillard.
Ce qui m’attendait à l’arrivée était bien sûr un grand soulagement, mais surtout l’envie d’éclater en sanglots. Une 1ère vague d’émotions s’était pointée vers le mi-chemin. Puis, les flots ont refait surface plus tard sur le parcours. Les eaux ont monté aussi à mesure que la fin approchait et jusqu’à ce que je ne puisse plus les contenir. Sans raison apparente et pour tout en même temps. Un trop-plein de tout. Une saison trop chargée où j’ai atteint ou dépassé tous mes objectifs du 5 km au 30 km. Une année de course où 17 courses se succédèrent et durant lesquelles je poussai mon corps tout simplement parce qu’il performait comme il ne l’avait pas fait depuis longtemps, parce qu’il semblait bien le prendre. Et puis, aussi il y a l’épuisement, pas celui du corps, mais bien de la tête. Celle qui tourne sans cesse et qui ne trouve pas le bouton off. En ce moment, tout ce dont je rêve, c’est d’une planche de SUP sur laquelle je pourrai aller me poser sur des eaux calmes et pagayer au rythme de mes envies. Finalement, 3 jours post-marathons, j’avais déjà hâte d’aller courir, ma démarche étant redevenue normale. J’ai opté pour une montée de Rougemont à la frontal avec des amies et ma grande fille. Alors, oui, je referai sûrement un marathon. Mais dans quelques années. Rien ne presse. Je vais laisser pousser ma marmaille encore un peu. Et je récidiverai sûrement, et au même endroit. Rien ne sonnait plus doux à mes oreilles que dénivelé négatif, température et paysage automnal. Les feuilles ont tenu bon longtemps et se sont accrochées pour nous offrir des paysages sublimes. La température n’aurait pas pu être mieux, fraîche au départ et légèrement chaude par la suite. Et que dire du parcours ? La première demie, ma meilleure, faite en 2 h 2, fut des plus magnifiques. Bordée par des falaises, des arbres nous indiquant le chemin à suivre, cédant par moments place à des lacs, des rapides. J’ai tenté de m’imprégner de l’énergie des lieux et de savourer ces instants magiques. Que me réservera 2018 ? Des compétitions oui, mais moins et mieux. Du trail, du plaisir, de la route, parce que ça restera toujours ce qui est plus pratique. Moins de pression, plus d’équilibre. Mais cette année, bien que parfois difficile m’aura enseigné que lorsqu’on a un objectif précis et un plan, bien que farfelu ou ambitieux, tout est possible, il suffit d’y croire ! Mélissa |
Hélène B.Après un accident banal, il y avait peu de chances que je puisse courir de nouveau... 3 ans plus tard, je me donnais le défi de courir 10 km pour mes 40 ans (en 2016). Ici je vous raconte mon parcours pour y arriver. Mélissa C.Mon histoire de course commence il y a 3 ans. En plein hiver, 2 mois après avoir eu mon 3e enfant. Moi qui n'est pas une fille d'hiver et qui a passé beaucoup de cours d'éducation physique à la bibliothèque à l'adolescence, dû à de l'asthme... Archives
Avril 2018
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